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dence d’utiliser des cars, avec places assises et cein- ture de sécurité » , souligne-t- il. Des « comités de déplace- ment » réunissant élus et usa- gers, dont les parents d’élè- ves, sont même consultés régulièrement. « Ils font remonter les difficultés, ce qui permet des ajustements dès la rentrée » , certifie le président. Plus de cohérence En Occitanie, on va repro- duire le modèle grenoblois. D’ici la fin de l’année, des Commissions départemen- tales des transports scolaires regrouperont élus, représentants des parents d’élèves, transporteurs et Édu- cation nationale. « Elles s’exprimeront sur tous les sujets, promet Jean-Luc Gibelin, vice-président aux Transports en Occitanie. On veut co-élaborer le fonc- tionnement du service régional, en par- tant de l’existant et des principes de l’Anateep. » Les parents d’élèves auront un droit de vote important sur l’organi- sation des circuits, les arrêts et horaires, et même les demandes de dérogations. « L’objectif sera d’atteindre un consen- sus dans les décisions » , confie l’élu. Comment résoudre les inégalités ? Hubert Salaün, administrateur de la juge que la mobilisation des parents éclaire « un problème majeur » : « Les routes de campagnes sont très acci- dentogènes. Y transporter des enfants debout, c’est scandaleux ! On ne peut pas gérer le transport scolaire comme une ligne classique... » Grenoble, exemple à suivre Certaines villes l’ont compris, selon Eric Breton. « Des agglos et métropoles font du bon travail : Grenoble, Cholet, Nantes… En Seine-et-Marne, plusieurs villes ont testé les bus, et sont revenues aux cars ! On n’a rien contre les bus, mais ils doivent servir uniquement pour la desserte de proximité. » L’exemple à suivre selon l’Anateep : le SMTC, syndicat mixte gérant depuis 34 ans les transports scolaires du Grenoblois. Ici, difficile de trouver un parent mécontent. Et ce n’est pas une surprise : le syndicat mixte est membre de l’Anateep, qui forme régulièrement ses agents ! La recette du SMTC ? S’adapter aux situations de chacun. Au réseau classique, qui assure les liaisons de proximité, viennent s’ajouter 61 lignes « Sacado », des cars desservant les communes plus éloignées. En plus, des aides financières sont proposées aux familles les plus modestes ou isolées. Et Yann Mongaburu, président du syndi- cat mixte, prend la sécurité au sérieux : « Pour les routes dont la limitation dépasse 50 km/h, il semble une évi- Peep, propose de confier l’intégralité de la compétence Transports aux Régions. « Elles s’occupent déjà de la formation, des lycées. Cela semblerait plus cohérent. » L’idée séduit les élus Jean-Luc Gibelin et Franck Dhersin, qui y voient « une solution efficace pour plus d’équité territoriale » . D’autant que cela réglerait une « inégalité tarifaire », note Eric Breton. « On va vers deux poids et deux mesures, avec la gratuité dans les régions, et des abonnements souvent chers dans les agglomérations. Cette situation exaspère les familles : elles veu- lent de la cohérence ! » n GC EDUCATION ZOOM 15 www.peep.asso.fr - numéro 403 - Novembre-décembre 2018 Hubert Salaün, administrateur national de la Peep, spécialiste des transports « Ce n’est pas à nous, parents d’élèves, de nous préoccuper des conséquences de la répartition des compétences du Transport scolaire. On ne peut que constater une paupérisation du service. Il est difficile de comprendre comment, dans une même région, on peut avoir des différences de tarifs ou de service aussi importantes. Il y a un problème de lisibilité, de compréhension. Dans un établissement, le tarif de la cantine est le même pour tous. Pourquoi n’est-ce pas le cas pour le transport ? La Peep est intervenue sur la question de la sécurité. Nous avons des remontées sur les conditions de transport debout, sur des conducteurs qui demandent leur chemin aux enfants ou déposent les jeunes en pleine campagne, alors qu’il fait nuit ! Pourquoi les bus ne sont pas équipés de GPS ? Il faut former et donner les moyens aux chauffeurs d’assurer le service en toute sécurité. Surtout, il est urgent d’améliorer et simplifier les choses pour les utilisateurs. Même si c’est plus complexe à organiser pour les autorités ! » « Une paupérisation du service » A Grenoble, comme dans d’autres territoires, la consultation des parents d’élèves permet d’offrir un service de transport scolaire qui satisfait toutes les parties.

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