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rents montent au créneau 13 tes à gérer cette compétence. Cela s’est fait trop vite, et élèves et parents en pâtissent. » Une idée partagée par Vincent Breteau, directeur général adjoint en charge des Transports de la région Normandie : « Planifier des cir- cuits, s’assurer de l’adéquation entre les véhicules et le public à transporter, cela s’apprend. Un car, cela coûte 200 000 euros par an. Les financements des agglos étant limités, elles ont été ame- nées à faire des choix. » Vide juridique Face à cette situation, des collectifs de parents se mobilisent. À l’image de « Touche pas à mon car », qui réunit 200 parents de Rochefort. Une réaction à « une dégradation du service » , expli- que son fondateur Franck Louvrier. « Jusqu’en juin 2017, on dépendait du Département : nos enfants partaient au collège dans des cars, assis, avec une ceinture de sécurité. En septembre 2017, l’agglo a récupéré la compétence. Sur les mêmes routes de village, le même circuit a alors été assuré par des autobus de ville. Une majorité d’enfants voyagent donc debout, à 70 km/h sur des routes de campagne ! » Ce qui l’inquiète beaucoup : « Statistiquement, des acci- dents vont avoir lieu un jour. Imaginez un choc frontal avec trente enfants debout. Le risque d’éjections est démultiplié ! » Après avoir sol- licité élus, préfet et même les ministères, il a déposé en avril 2018 un recours au tribunal administratif. Son espoir : que le juge oblige l’agglo à repenser le service. Car EDUCATION ZOOM (suite page 14) www.peep.asso.fr - numéro 403 - Novembre-décembre 2018 Cars gérés par la Région ou bus dépendant de la ville…Des élèves voyageront assis et attachés, d’autres non… Eric Breton, directeur des études de l’Anateep, Association nationale pour les transports éducatifs de l’enseignement public Pourquoi l’Anateep parle de « mauvaise rentrée » ? On n’a jamais eu autant de remontées d’informations sur des enfants entassés, fatigués et stressés dans les transports de nombreuses agglomérations. Aujourd’hui, nous sommes dans une période de régression, et je mesure mes mots ! Le service a pris un sérieux coup dur. On revient 30 ans en arrière… Faut-il s’inquiéter ? Un enfant debout dans un bus, sur 30 km de route rurale, c’est un danger ! On préfère éviter un drame. Ce n’est pas grand-chose ce que l’on demande. Un gamin, qui va passer 7 heures en cours, devrait pouvoir être transporté assis. Comment expliquer ces difficultés ? Si les régions semblent bien assurer leur rôle, les différentes réformes ont désorganisé les transports dans les zones urbaines. Le souci, c’est que métropoles et agglomérations n’ont pas la fibre du transport scolaire. On peut le constater avec la hausse des correspondances, qui rallongent la durée des transports. C’est consternant. Que faut-il faire ? L’Anateep diffuse un guide à l’usage des décideurs locaux. On tente de conseiller les élus. Ils ignorent qu’en cas d’accident, ce sont eux qui seront inquiétés en premier. Mais notre travail de persuasion n’est pas suffisant. Il faut une mobilisation citoyenne, que les parents fassent remonter les problèmes. Un certain nombre de collectifs se créent, et dénoncent les problèmes de coûts, de sécurité… On pourrait créer un observatoire du transport scolaire avec les fédérations de parents d’élèves. Sans cela, la qualité du transport va continuer à se dégrader. « On revient 30 ans en arrière ! » Anateep

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