VDP 403

numéro 403 - Novembre-décembre 2018 - www.peep.asso.fr 12 Partout en France, des parents d’élèves signalent des soucis de transport scolaire. Alors que les Régions sont entrées en jeu, l’essentiel des problèmes se concentre du côté des agglomérations. Comment expliquer que des enfants d’un même établissement ne bénéficient pas des mêmes conditions de confort et de sécurité ? Peut-on améliorer les choses ? accroissement des problèmes en zone urbaine. Des enfants se retrouvent entassés, debout, dans des bus. » Un choc pour les villages Que s’est-il passé ? « Une réforme en a caché une autre » analyse l’Anateep. La loi Notre, en vigueur depuis le 1 er sep- tembre 2017, a rebattu les cartes. En transférant la compétence Transport des Départements aux Régions, elle a provoqué des réactions en chaîne. Beaucoup d’agglomérations et com- munautés de communes ont alors choisi, comme la loi le leur permettait, de reprendre les transports sur leur péri- mètre. «L e transport scolaire connaît beaucoup de ratés dans nos agglomérations ! » Solange Beziau, présidente de la Peep de Charente-Maritime, ne décolère pas. Depuis deux ans, elle identifie de nombreux dys- fonctionnements : « des lignes qui se mettent en place trois semai- nes après la rentrée, des bus qui ne respectent pas leur itinéraire ou oublient des arrêts… » Plus grave : elle pointe des « problè- mes de sécurité » : « A Rochefort, les jeunes restent debout dans des bus qui roulent à 70 km/h sur des routes rurales. Le mercredi midi, on a vu des enfants qui ne pouvaient pas monter dans les véhicules, et restaient à attendre sur le trottoir. » Ce cas n’est pas isolé. « Depuis deux ans, les élèves sont en surnombre dans des bus de l’agglo » , regrette Laurence Estève, ancienne responsable Peep à Carcassonne. Eric Cherruault, président de la Peep 57, liste les soucis du côté d’Hayange : « Depuis que le transport a basculé au sein de la Communauté de communes, les horaires ne sont plus aussi bien adaptés, les enfants atten- dent plus, les trajets sont plus longs… » Bref, « la rentrée est mauvaise » , regrette Eric Breton, directeur des études de l’Anateep, association nationale dédiée au transport scolaire (lire son interview page suivante). « On constate un Et avec l’agrandissement des intercom- munalités, l’enjeu est devenu majeur. « À partir de 2016, il y a eu plus d’enfants transportés en agglomération qu’hors agglomération, précise Eric Breton. Il s’est opéré une véritable bascule. » De quoi provoquer un choc pour beau- coup de villages. « Les intercommunali- tés ont intégré de plus en plus de com- munes rurales, parfois très éloignées des centres urbains. Mais le service du trans- port scolaire ne s’est pas adapté. On tente d’appliquer aux zones rurales les fonctionnements des zones denses. » Pour Solange Beziau, il y a sans doute un problème d’expertise : « Les intercom- munalités n’étaient sans doute pas prê- EDUCATION ZOOM Dysfonctionnements, problèmes de sécurité, inégalités territoriales… De nombreux parents d’élèves ont rapporté de graves problèmes concernant le transport scolaire de leurs enfants depuis la rentrée. Transports scolaires : les p

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