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gues vivantes pour tous Tous les élèves peuvent s’inscrire Autrement dit, il faut désormais que la personne qui dispense le cours soit un enseignant intégré dans l’équipe pédagogique, qui maîtrise le français et qui soit inspecté par l’Education nationale. Il est question d’« exigence renforcée ». « Ce principe prévalait déjà lorsque les ELCO étaient mis en place. Mais avec le changement de dis- positif, certaines dispositions sont clari- fiées. Elles s’appliqueront désormais à toutes les langues, toutes les académies. Par exemple, pour nos enseignants por- tugais, il y aura une formation continue et ils recevront des visites régulières de l’inspection académique » , commente Adelaide Cristovao, coordinatrice de l’enseignement du portugais en France, à l’ambassade du Portugal. Peu à peu mis en place durant ces deux dernières années à travers certaines académies, les EILE vont se généraliser à la rentrée 2018. Ils s’appuient sur un autre changement majeur : les cours sont ouverts à tous les enfants, et plus uniquement à ceux d’origine de la lan- gue. « Désormais, il n’y aura plus de cours d’arabe algérien, d’arabe maro- EDUCATION VIE SCOLAIRE (suite page 10) www.peep.asso.fr - numéro 402 - Août-septembre-octobre 2018 9 Les cours d’EILE sont ouverts à tous les enfants, et plus uniquement à ceux d’origine de la langue. Abdelhakim Benhammou, professeur EILE de langue arabe à Strasbourg depuis 2014, est rattaché au consulat du Maroc et intervient dans six écoles élémentaires. Les ELCO deviennent EILE. Qu’est-ce que ça change pour vous ? Le nouveau dispositif change l’approche que l’on a des langues : ce sont des langues vivantes à part entière et non plus le symbole d’une origine particulière. Dans notre cas, par exemple, nous ne parlons plus de marocain ou d’algérien, mais d’arabe. Il n’est plus question de faire une distinction d’origine ou de nationalité. D’ailleurs, dans mes cours, j’ai aussi bien des élèves dont les parents viennent de Turquie, d’Afrique subsaharienne que de France. En revanche, le contenu du cours reste identique : il s’agit de se consacrer à la communication orale. Je commence souvent les cours par une situation qui permet aux enfants de s’exprimer : se présenter ou présenter quelqu’un, parler de son école, de sa famille, etc. J’ai aussi mis en place des évaluations périodiques pour m’assurer que les enfants aient bien acquis les cours. Vous travaillez actuellement sur une thèse consacrée au dispositif EILE. Que vous ont appris vos recherches ? Dans le cadre de mes travaux, j’ai interviewé les parents qui ne sont pas d’origine arabe et dont les enfants sont inscrits en EILE. Je voulais connaître leur motivation. Cette dernière repose souvent sur des affinités avec la culture de la langue arabe. Ce sont souvent des gens qui aiment voyager, notamment au Maghreb. Aussi, j’espère que ce changement de dispositif va valoriser la langue arabe et bannir les mauvaises représentations que les gens s’en font parfois. Ce n’est pas une langue de religion. « Les parents inscrivent leurs enfants aux EILE arabe par affinité avec la culture maghrébine »

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