VDP 401

Quand un enfant est sujet au mal des transports, peu importe le véhicule envisagé, le voyage s’annoncera plutôt désagréable. Cette déconvenue est le plus souvent due à un trouble de l’oreille interne. Pour en limiter les effets, des remèdes existent. MAGAZINE SANTÉ numéro 401 - Mai-juin-juillet 2018 - www.peep.asso.fr 30 Soulager le mal des transports F réquent chez les enfants, le mal des transports est bénin mais très désagréable. En voiture, en train ou en avion, impossible d’accu- muler les kilomètres sans ressentir de for- tes nausées, une somnolence, voire des vertiges, des vomissements ou encore des sueurs. On parle alors de cinépathie, le nom scientifique du mal des trans- ports. Si l’organisme est à ce point bouleversé, c’est avant tout à cause d’un décalage. « Le mal des transports est provoqué par une hypersensibilité, au niveau de l’oreille interne et plus précisément de la cochlée. Il y a une disjonction entre l’adaptation visuelle et le ressenti. Les personnes touchées voient défiler le pay- sage à une certaine vitesse, mais ils res- sentent autre chose. C’est cette différence qui provoque ce mal des transports » , explique le Dr Danièle Bloch, pédiatre à Strasbourg. Médicaments et remèdes naturels Il existe sur le marché des médicaments indiqués dans la prévention et le traite- ment du mal des transports : les antihista- miniques H1 peuvent être prescrits aux enfants, mais ces derniers réagissent par- fois mal à la prise d’un tel comprimé. « Ces médicaments permettent de dimi- nuer, au niveau central, l’hypersensibilité. Toutefois, ils peuvent provoquer des en- dormissements et des nausées. Ils ne sont pas efficaces à 100 % et il faut gérer les effets pervers du médicament, en plus des effets pervers du mal des transports » , alerte la pédiatre. Il est toujours possible de se tourner vers des remèdes naturels : le gingembre est le plus fréquemment cité dans les diverses études sur le sujet. Consommé en tisane, en jus ou sous forme d’huile essentielle, il est reconnu pour ses vertus anti-vomitives. L’huile es- sentielle de menthe poivrée peut aussi s’avérer efficace. Evitez la lecture Bien évidemment, pour limiter le risque de mal des transports, il faut veiller à sui- vre quelques règles de bon sens. Ainsi, avant le départ, mieux vaut éviter les re- pas copieux, sans non plus partir à jeun pour autant. Dans le train ou sur le ba- teau, il est important d’être installé dans le sens de la marche. En voiture, les en- fants les plus grands doivent être installés à l’avant. Autrement, placés à l’arrière, au milieu, ils peuvent continuer à regar- der loin devant eux, l’objectif étant de sti- muler leur regard ailleurs. « Tout ce qui bouge permet de réduire le ressenti néfaste de la vitesse. Au contraire, tout ce qui est statique, alors que le véhi- cule avance, va aggraver la situation : c’est le cas de la lecture, par exemple, même en avion. Il faut porter son atten- tion sur autre chose, mais qui soit en mou- vement », confirme Danièle Bloch. n Dr Danièle Bloch, pédiatre à Strasbourg « Dans le mal des transports, il y a aussi énormément de participation psychologique. C’est pourquoi, au fil des années, le mal des transports peut disparaître, car les personnes acquièrent une conscience d’elles- mêmes qui leur permet de mieux gérer ce mauvais ressenti. Ils savent en reconnaître les symptômes, mais aussi en limiter les effets : ils connaissent leurs propres mesures de compensation. Le fait de maîtriser ce qui arrive permet de diminuer considérablement ce trouble de l’oreille interne. » « En grandissant, on apprend à mieux gérer le mal des transports »

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