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DOSSIER L’EUROPE DE L’ÉCOLE gnol, c’est donc tout naturellement le pays de Cervantes qu’elle a choisi pour son année à l’étranger. Ce qui l’a frappée le plus en arri- vant, ce sont les journées organisées différem- ment. « Il n’y a pas de cantine et les services de vie scolaire n’existent pas : ils incombent aux enseignants. Le temps scolaire est prévu sur des demi-journées, de huit heures à fesseur d’année en année, sauf cas de force majeure comme une maladie ou un congé maternité. Parfois, ils peuvent rester avec la même personne pendant 12 ans. Le profes- seur devient alors comme un parent, avec qui ils ont une relation très proche. Comme ils conservent également les mêmes camara- des, cela crée une cohésion à l’ensemble de la classe » , décrit Kenza, professeur de FLE (Français Langue Etrangère), basée en Hongrie durant un an. Des après-midi sans cours en Espagne Concernant les rythmes scolaires, à nouveau, les systèmes sont plutôt hétérogènes. Champions du nombre de jours de vacances par an, les jeunes Bulgares comptabilisent plus de 100 jours de vacances par an en moyenne. Ils sont suivis des Portugais (88) et des Italiens (87). Pour autant, les écoliers bul- gares ont 12 semaines de vacances estivales (de juin à août) mais pas de vacances de Noël ! De même, en Espagne par exemple, il n’y a pas de vacances en automne. « Les élè- ves atteignent la fin de l’année, épuisés » , commente Céline Meslard, professeure de français à Las Palmas, aux Canaries. Cette professeure rattachée à l’Académie de Nice a bénéficié du programme Jules Verne, qui permet à un enseignant français de découvrir pendant un an la scolarité d’un autre pays. Habituellement professeur d’espa- www.peep.asso.fr - numéro 401 - Mai-juin-juillet 2018 21 (suite page 22) Corinne Douaglin, institutrice rattachée à l’Académie de Caen ; enseignante en primaire à Brême (Allemagne) pendant un an dans le cadre du programme Jules Verne « L’Allemagne fait en sorte de favoriser l’autonomie des enfants, qui sont aussi plus investis dans la vie de l’école. Lors d’une journée Portes Ouvertes, par exemple, ils préparent eux-mêmes des gaufres ou des crêpes. De manière générale, les équipes enseignantes leur font confiance pour se débrouiller seuls. De même, il n’est pas rare que les enfants plus grands s’occupent des plus jeunes, c’est comme une sorte de tutorat. Durant les premières années, les enfants ne sont pas notés. Généralement, l’appréciation est plutôt verbale. L’école où j’étais présente avait mis en place des livrets de compétences, dont l’objectif était de valoriser l’attitude des enfants. Le système allemand n’hésite pas à mettre en avant l’enfant, avec ses aptitudes qui lui sont propres. Si un enfant sait jouer de la trompette, il peut être invité à faire un spectacle devant les autres élèves. Le système français est, lui, davantage basé sur l’« égalité », où on n’expose pas les enfants en tant qu’individus. En Allemagne, les qualités personnelles de chaque enfant sont exploitées, quelles que soient ses origines. » « Le système allemand valorise l’attitude des enfants » Dans beaucoup de pays européens, comme en Espagne ou en Suède, l’équivalent du baccalauréat français, qui sanctionne la fin des études secondaires, se base sur le contrôle continu (lire en encadré page 23).
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