VDP 401

ges, et parfois dangereuses. « Le plus souvent, le soigneur sera plus au contact du public que des animaux, confie Cécile Erny, directrice de l’association française des parcs zoologiques. Le but est que les espèces conservent leur comportement naturel, pas de les domestiquer ! » Seule exception : le médical training. « On va habituer l’animal à certains gestes, comme montrer ses dents, ses oreilles, ses pattes, détaille Sébastien Pouvreau. Le préparer à la venue du vétérinaire. » Une formation exigeante Un bon soigneur doit bien sûr aimer les animaux. « Mais adorer les chiens et les chats ne suffit pas, souligne James Aubry. Les espèces sauvages, c’est autre chose. » Pour intégrer l’une des 5 «O n a la chance d’être au contact d’ani- maux qui fascinent, confirme Sébastien Pouvreau, secrétaire de l'AFSA, associa- tion francophone des soigneurs anima- liers. Du coup, le public imagine que l’on passe nos journées à les soigner et à leur faire des papouilles ! » Or, si le métier fait bien rêver, le quotidien des soigneurs n’est pas toujours facile ! « On le confond souvent avec le vétérinaire, note James Aubry, directeur de la Maison familiale et rurale de Carquefou, formation de réfé- rence. Mais les soigneurs sont là pour ap- porter d’autres types de soins. » Notam- ment l’entretien et le nettoyage des enclos, la vérification des normes de sé- curité, l’alimentation… C’est un peu l’ange gardien des animaux ! Les interactions sont rares, car il ne faut pas oublier que les espèces sont sauva- formations reconnues en France (du CAP au post-bac), il est donc utile de connaître la réalité du métier. « Les éco- les sélectionnent des personnes qui ont déjà effectué des stages ou des petits jobs en zoo ou aquarium » , glisse Sébastien Pouvreau. A minima, « une expérience chez un éleveur agricole, voire de bisons ou autruches, est un bon départ » , complète Cécile Erny. Mais attention, c’est un travail physique intense, qui exige beaucoup de disponi- bilités. Surtout, il y a peu de recrute- ments, et l’emploi est souvent saisonnier. « Ce n’est pas facile de trouver un poste pérenne, prévient Sébastien Pouvreau. Il n’est d’ailleurs pas rare de voir des pro- fessionnels se réorienter. Mais si on est curieux, motivé et passionné, on vivra de très belles expériences. » n EDUCATION UN MÉTIER À LA UNE numéro 401 - Mai-juin-juillet 2018 - www.peep.asso.fr 16 Acteurs indispensables de la vie des zoos et des aquariums, les soigneurs contribuent au quotidien à la qualité de vie des animaux. Un métier physique et exigeant, qui demande rigueur et passion. Soigneur animalier Grégory Martin, assistant zoologique au Zooparc de Beauval En quoi consiste votre métier ? C’est à 80 % l’entretien et le nettoyage des enclos, des vitres, des mangeoires… Ensuite, il y a l’alimentation : pour les carnivores, cela prend 2 heures par jour ! Les contacts ne sont pas fréquents, sauf lors du medical training, qui vise à limiter le besoin d’anesthésie. Quelle est votre formation ? Deux ans à la MFR de Carquefou, puis un contrat de professionnalisation. On apprend la zootechnie (la gestion des espèces), la biologie, et nous avons des sessions thématiques : carnivores, reptiles, mammifères marins… Quels conseils donner aux futurs soigneurs ? Savoir s’adapter. Poissons et oiseaux ne sont pas moins nobles que les éléphants ou les tigres. Et il faut de l’endurance, car le rythme est intense. Il y a beaucoup de tâches manuelles, souvent à l’extérieur, même en plein hiver. Mais c’est une mission formidable et très enrichissante. « Un rythme intense »

RkJQdWJsaXNoZXIy MTI2MTY0