VDP 401

numéro 401 - Mai-juin-juillet 2018 - www.peep.asso.fr 10 études, être amenés à suivre à la place une formation de Sauveteur secouriste du travail. Sauf que là encore, sur le terrain, les ins- tructions officielles ne sont pas forcé- ment respectées et au final, tous les élè- ves ne quittent pas le collège avec le PSC1 en poche. Il faut dire que pour les chefs d’établissement, organiser une telle formation n’est pas une mince affaire. Ils doivent tout d’abord trouver un ou plusieurs volontaires parmi les membres de l’équipe éducative (enseignant, surveillant ou autre) qui acceptent de prendre en charge la for- mation des élèves. Ils doivent ensuite accepter que ces volontaires puissent quitter l’établissement pendant plusieurs jours pour suivre une formation initiale puis, à leur retour, faire en sorte qu’un maximum d’élèves puissent être formés sans trop désorganiser le fonctionne- ment du collège. Questions de financement Enfin, ils doivent trouver des moyens pour mettre en place cet enseignement. Pour cela, ils disposent de plusieurs sources de financement. « Je peux puiser dans la marge de l’établissement issue de la dotation horaire globale (DHG) mise à ma disposition pour assurer les heures supplémentaires des professeurs ainsi que dans des financements complé- mentaires comme les dotations supplé- mentaires accordées par la Direction des services départementaux de l’Education nationale, les Indemnités de mission particulière notifiées par le recto- rat ou encore les Heures supplémentai- res d’enseignement (HSE) » , explique David Gambard, le principal du collège Pierre Curie de Goussainville (95), nouvel- lement arrivé, qui s’est donné pour objectif de former 100 % des élèves de troisième au PSC1 à l’horizon 2019. Cette ambition, tous ses collègues ne l’ont pas. Il n’est pas rare en effet, bien qu’il fasse partie intégrante des pro- grammes, que le secourisme ne soit pas la priorité de certains chefs d’établisse- ment qui préfèrent utiliser leurs DHG à d’autres fins. Dans le cas où tous les élè- ves ne peuvent pas être formés au PSC1, l’Education nationale prévoit de former en priorité les délégués de classe, les représentants des élèves au conseil de la vie collégienne ou au conseil d’admi- nistration et les jeunes officiels à l’UNSS. Il est alors possible, pour les autres, de se contenter d’une formation de 2 heures aux « Gestes qui sauvent » (GQS). Nettement moins poussée, mais aussi beaucoup moins chère. n CB EDUCATION VIE SCOLAIRE L’enseignement aux élèves des « gestes qui sauvent » fait partie des missions de l’école depuis un décret de 2006. Réaliser les gestes qui sauvent ne suffit pas. Encore faut-il savoir prévenir les secours. Bien donner l’alerte s’apprend dès la maternelle. Les plus jeunes doivent ainsi être capables de demander de l’aide autour d’eux, d’appeler le 15 et d’indiquer aux secours au moins leur nom et l’endroit où ils se trouvent. A la fin du cycle 3, l’apprentissage est plus poussé : ils doivent savoir quel numéro appeler entre le 15 (le Samu), le 17 (la police), le 18 (les pompiers) et le 112, le numéro d’urgence européen. Ils doivent également être capables non seulement d’indiquer leur nom et l’adresse où ils se trouvent, mais aussi d’expliquer ce qui a pu se passer et décrire l’état de la victime (si elle est consciente, si elle respire, si son cœur bat, où elle saigne…). Ils doivent enfin acquérir un dernier réflexe : ne pas raccrocher tant que le secouriste au bout du fil ne le leur demande pas. L’importance de bien donner l’alerte Le rôle actif des associations Le Centre français de secourisme, la Croix-rouge Française, les Œuvres hospitalières de l’Ordre de Malte… au total, une vingtaine d’associations agréées par l’Education nationale interviennent dans les écoles. A l’ins- tar des infirmières scolaires et des pompiers, elles sont souvent sollici- tées par les enseignants pour former leurs élèves aux premiers secours. D’ailleurs, la plupart proposent des modules clé-en-main intégrant la venue d’un formateur pendant 1h30 à 2 heures et le prêt du matériel néces- saire. De plus en plus souvent, les associations facturent ces formations. Et même si l’apprentissage des gestes de premiers secours fait partie des programmes, il n’est pas rare que les familles doivent en payer une partie.

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