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de chaque enfant » , rappelle Jean- François Camps, directeur adjoint de la formation continue de l’ESPE (Ecole supérieure du professorat et de l'éduca- tion) Toulouse Midi-Pyrénées. Des aménagements possibles en cours Concrètement, face à un élève détecté dys, l'enseignant devra mettre en place une pédagogie à double objectif : d'une part, l'aider à surmonter les diffi- cultés, d'autre part, favoriser ses progrès dans les autres domaines malgré une lecture, une écriture, un langage oral déficients. Quant aux parents, ils peu- vent demander la mise en place d’un PAP (Plan d’accompagnement person- nalisé). La démarche s’effectue après un bilan orthophonique, et avec l’avis favorable du médecin scolaire ou du médecin qui suit l’enfant. Elle se renou- velle tous les deux ans. Avec un PAP, un enfant diagnostiqué « dys » obtient le droit d’utiliser un ordinateur dès l’école primaire, ainsi que des logiciels spécifi- ques. Il bénéficie aussi de certains amé- nagements lors des contrôles comme la non-pénalisation de l’orthographe, des adaptations d’épreuves ou la mise en place d’un temps majoré. Marie-Pierre, habitante de Seyssinet-le- Parisay (Isère) a fait une demande de PAP pour son fils Yoan, dyslexique et dys- orthographique. « Le PAP est une procé- dure nécessaire pour s’assurer que Yoan ait toutes les chances de son côté. Grâce à cela, il dispose de facilités pour la prise de notes. Il prend lui-même ses cours, mais il peut aussi compter sur le support du professeur et des photoco- pies avec une police de caractères et une taille de texte adaptées. Lors des contrôles, sont prévus des exercices spé- cifiques comme par exemple des dic- tées à trous en français. Il peut aussi inter- roger le professeur pour lui demander des explications sur une consigne. Aujourd’hui, Yoan est en 4 e . L’échéance, c’est le brevet des collèges. Si nous avons entrepris la démarche de demande de PAP, c’est aussi pour qu’il puisse passer cet examen plus sereine- ment » , explique Marie-Pierre. Sensibiliser toute la classe Dans le cas de troubles très sévères, l’en- fant peut obtenir une reconnaissance de handicap par la MDPH (Maison départementale des personnes handi- capées) dont il dépend et demander ensuite la mise en place d’un PPS (Projet personnalisé de scolarisation). En plus des aménagements prévus par le PAP, il permet un accompagnement humain comme la présence d’un AESH (Accompagnant des élèves en situation de handicap) et l’accès à des classes spécialisées type Ulis (Unités localisées pour l'inclusion scolaire). Quelle que soit l’adaptation choisie, reste à savoir inclure ce dispositif au sein de la classe. Pour Caroline Bouzit, il s’agit d’une véritable opportunité pour « enri- chir le travail de groupe » : « certaines adaptations vont apporter d’autres façons de travailler. C’est important de EDUCATION VIE SCOLAIRE numéro 400 - Mars-avril 2018 - www.peep.asso.fr 6 Un enfant peut être touché par plusieurs troubles « Dys », comme ici Enzo, 12 ans, qui souffre de dysphasie, dyspraxie, dysgra- phie, dyslexie et dysorthographie. Exercice dans un cabinet d'orthophoniste à Noisy-le- Grand (93) : il doit repérer les mots le plus rapidement possible. « En CE1, notre fille Norine a été détectée dyslexique et dysorthographique. Nous ne connaissions pas du tout les troubles dys, il a fallu se renseigner pour comprendre ce qui lui arrivait. Nous nous sommes donc renseignés sur Internet, puis nous nous sommes rapprochés d’une association, l’Apedys. Nous avons même assisté à des conférences scientifiques sur les troubles dys. C’était un travail nécessaire pour mieux accompagner Norine. A son entrée en 6 e , nous avons fait une demande de PPS, renouvelée jusqu’en seconde. En première et terminale, elle a obtenu un PAP. Ces programmes lui ont permis notamment d’avoir des aménagements pour ses examens. Pour le bac de français, l’année dernière, elle a pu conserver son ordinateur et utiliser un correcteur orthographique. Elle a disposé d’un tiers-temps. Pour le bac STI2D qu’elle prépare actuellement, elle sera dispensée d’anglais et d’espagnol à l’écrit. En classe, aussi, elle bénéficiait d’adaptations. Mais le problème est alors de sensibiliser les autres élèves : voyant que certaines choses étaient mises en place pour Norine, des élèves se sont mises à la harceler. Il est très important de bien présenter les troubles dys à tous les élèves pour que les aménagements ne soient pas considérés comme du favoritisme. » « le problème est de sensibiliser les autres élèves » Monique André, Isère

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