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Troubles dys : invisibles m Dyslexie, dyspraxie, dyscalculie… Pour ne citer qu’eux. Les troubles de l’apprentissage et du langage, ou trou- bles « dys », peuvent impacter de manière sévère la scolarité d’un enfant. C’est pourquoi, il est néces- saire de déployer une prise en charge efficace. complexe, car il fait intervenir beaucoup d’acteurs. Les parents sont souvent déboussolés. Il faut donc coordonner les parcours de santé, qui doivent devenir plus fluides et mieux correspondre aux besoins de chaque enfant. » Une détection le plus tôt possible Même si les troubles dys sont reconnus comme un handicap par la loi du 11 février 2005, leur détection et leur prise en charge restent en effet perfectibles. Généralement, c’est dès l’âge de l’école maternelle, vers 3 ou 4 ans que sont décelés les premiers obstacles. Troubles de la concentration, lenteur, dif- ficultés persistantes dans le graphisme, la mémorisation, le repérage dans le temps et l’espace… Soit autant de signaux d’alerte qu’il ne faut pas négli- ger. « C’est souvent à la maternelle «D ys », trois lettres der- rière lesquelles se cache un monde de difficultés et d’épreu- ves au quotidien. En effet, sont commu- nément appelés troubles « dys » les pro- blèmes d’apprentissage liés à la lecture (dyslexie), à l'écriture (dysorthographie), au langage (dysphasie), au développe- ment moteur (dyspraxie) ou encore aux activités numériques (dyscalculie). Même si aucune étude n’a donné jusqu’à présent de chiffre officiel des troubles dys en France, l'Académie de médecine estime qu’ils toucheraient environ 8 % des enfants en âge d'être scolarisés (données 2015). « C’est un trou- ble qui gêne énormément mais qui ne se voit pas » indique Christine Auché-Le Magny, membre de la FFDys, lors d’une conférence de presse à l’HAS, Haute Autorité de Santé. Cette dernière propose depuis le mois de février un guide dédié aux troubles dys, dans le but de favoriser la coordina- tion des parcours de santé. Ce guide prend en compte une offre de soin gra- duée en trois niveaux selon la sévérité du trouble, pour faciliter une meilleure prise en charge de l’enfant et, in fine, un meil- leur accompagnement pour lui et sa famille. « C’est un sujet sensible car générateur d’angoisse, ajoute pour sa part le Professeur Dominique Le Guludec, présidente de la Haute Autorité de Santé. C’est aussi un sujet qu’apparaissent les premiers indices, comme par exemple une difficulté liée au langage. Mais la véritable détection se fera davantage en primaire, période où l’enfant accèdera au langage écrit, précise Caroline Bouzit, enseignante spécialisée au sein du Centre de réfé- rence des troubles du langage et des apprentissages au sein de l'Hôpital de Garches (Hauts-de-Seine). L’important est de distinguer le simple retard d’un trouble durable. C’est pour cela que les échanges sont très importants. Un pre- mier état des lieux peut être fait par l’en- seignant ou par les parents. A eux ensuite de solliciter leur médecin, le médecin ou psychologue scolaire ou encore le Rased, le Réseau d’aide spé- cialisée aux enfants en difficulté. » C’est la démarche qu’a entreprise Ludivine, maman de Mathis, scolarisé en EDUCATION VIE SCOLAIRE numéro 400 - Mars-avril 2018 - www.peep.asso.fr 4 Suspicion d’un trouble « Dys » ? Une consultation du pédiatre et un bilan chez un ortho- phoniste, qui pratiquera plusieurs tests, fournissent des premières pistes.

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