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gression certes, même si l’on est encore très loin des objectifs affichés : « tous les élèves de 5 e seront équipés d’une tablette dès la rentrée 2016 » avait ainsi déclaré l’ancien chef de l’Etat lors d’une intervention télévisée, le 6 novem- bre 2014… Des enseignants plus sensibilisés De leurs côtés, les enseignants sont aussi plus nombreux qu’avant à adopter ces outils. « Lorsque nous nous sommes lan- cés il y a 9 ans, nous séduisions unique- ment les enseignants les plus intéressés par les innovations technologiques, se souvient Raphaël Taïeb, l’un des fondateurs de la maison d’édition Lelivrescolaire. Désormais, notre cible est bien plus large car les enseignants sont de plus en plus nombreux à vouloir inclure le numérique dans leurs pratiques » . Et contrairement à ce que l’on pourrait penser, les professeurs les plus jeunes ne sont pas forcément ceux qui les utilisent le plus. « La plu- part des enseignants qui passent aux manuels numériques ont entre 30 et 40 ans, constate Yaël Briswalter. Ce n’est pas étonnant car une expérience péda- gogique est nécessaire si l’on veut utiliser correctement ces outils » . Et une fois qu’on y a goûté, il semble dif- ficile de revenir en arrière. Selon la der- nière enquête Profetic (PROFesseurs et Technologies de l'Information et de la Communication) menée à l’initiative du ministère de l’Education nationale, 3 enseignants sur 4 estiment que le numé- rique fait progresser les élèves dans leurs apprentissages. Grâce à lui, les cours deviennent plus concrets, plus vivants, plus interactifs. Elie, élève en terminale à L’Isle-Adam (95), le reconnaît volontiers : « Les animations que projette en classe notre professeur de physique m’ont aidé à plusieurs reprises à comprendre des notions compliquées » . « Le manuel numérique a aussi tendance à renforcer la différenciation des enseignements pour mieux s’adapter aux besoins des élèves, ajoute Yaël Briswalter. C’est le cas, par exemple, pour la prise en compte des enfants dyslexiques, qui ont du mal avec l’écrit et qui, grâce au numérique, peuvent écouter un texte plutôt que de le lire ». Un travail de sélection préalable Pour qu’il soit efficace, le manuel numérique doit toutefois être employé à bon escient. Si cer- tains enseignants ont fait le choix de délaisser complètement le manuel papier (lire ci-dessus), pour Estelle Dubernard, directrice EDUCATION VIE SCOLAIRE page se tourne 9 (suite page 10) www.peep.asso.fr - numéro 399 - Janvier-février 2018 Cyril Michau, professeur de mathématiques en troisième au collège international de Noisy-le-Grand « Dans mon collège, nous avons définitivement abandonné le manuel papier. Cela a été possible parce que toutes nos salles étaient équipées d’un vidéoprojecteur et d’un accès à Internet et que quasiment tous les élèves avaient chez eux un ordinateur ou une tablette. Désormais, à partir du manuel, je projette en classe des animations, j’affiche des tableurs, je déplace des modules pour composer de nouveaux documents que les élèves peuvent retrouver dans leur espace de travail. Les feuilles de papier ne sont plus utilisées que pour les contrôles. Je constate que grâce au numérique, l’attention est meilleure, la motivation plus grande et il est plus facile de faire appréhender les notions compliquées. Le numérique me permet aussi de gagner du temps de préparation car je n’ai plus à couper, photocopier, distribuer des documents. Même les parents s’y retrouvent puisqu’ils peuvent suivre la progression de leur enfant depuis leur espace en ligne ou encore accéder à toutes les ressources interactives issues du manuel ou des banques de ressources numériques du ministère (BRNE). La seule contrainte, c’est la dépendance vis-à-vis de l’accès à Internet. Les deux fois où la connexion ne fonctionnait pas, j’ai dû reprendre le manuel papier et copier les exercices au tableau. Mais pour rien au monde je ne reviendrai en arrière ». « Nous sommes passés au manuel tout-numérique »

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