VDP 399

À Montpellier, face à des élèves en dif- ficulté, le collège classé en REP a privilé- gié la réalisation concrète des devoirs. « Il s’agit pour nous de pouvoir se poser à côté d’un élève pour un temps d’étude accompagné. Pour les élèves qui ont des difficultés ou ne sont pas en capa- cité à travailler chez eux, nous leur pro- posons une aide fonctionnelle en groupe de 8 à 10 de façon à pouvoir faire les devoirs à l’école » , précise Jean- Pierre Flatry, le principal adjoint. Ainsi, 71 élèves sont inscrits à « devoirs faits » sur un effectif total de 483 collégiens. Qui encadre « Devoirs faits » ? « Pour l’encadrement, les collèges peu- vent faire appel soit aux enseignants volontaires, rémunérés en heures sup- plémentaires, soit aux conseillers princi- paux d’éducation (CPE), soit à des jeu- nes en service civique. Les formations sont assurées si besoin par les établisse- ments » , précise le ministère de l’Éduca- tion. L’équipe du collège Simon Veil a par exemple affecté des assistants pédagogiques à ce dispositif. « Ce sont souvent des jeunes qui se destinent aux métiers de l’enseignement » , souligne le principal adjoint. Des assistants d’édu- cation interviennent également. Au collège de Lautrec, ce sont unique- ment des enseignants qui encadrent le dispositif qui se déroule pendant la pause déjeuner. « Cela aurait pu être nos deux assistants d’éducation, mais ils sont déjà pris par le temps de cantine entre midi et deux. Il n’y a donc pas eu de formation spécifique et nous avons trouvé que cela avait du sens, car les enseignants connaissaient bien les élè- ves » , souligne François Driay. Un autre principal qui préfère rester anonyme a lui aussi opté pour un enca- drement avec des enseignants exclusi- vement, refusant pour des raisons éthi- ques de faire intervenir des jeunes en service civique : « Il n’y a aucune exi- gence de diplôme. Même s’ils ont fait des études, il n’est pas évident qu’ils aient conscience des enjeux éducatifs, du travail personnel, etc. Par ailleurs, ils ont une indemnité de moins de 6 euros nets de l’heure. C’est créer un sous-pro- létariat » . Une mesure bien accueillie Si « Devoirs faits » a été un véritable challenge pour les établissements qui ont dû mettre en place le dispositif dans l’urgence, l’innovation porte déjà ses fruits. Au collège Simone Veil, parents et adolescents volontaires sont majoritai- rement satisfaits de cette nouvelle aide. Même constat au collège de Lautrec. « En seulement quelques semaines, nous avons des résultats. Certains élè- ves reviennent en classe le lendemain en nous disant que grâce aux nouvelles méthodes de travail, ils intègrent mieux les leçons. Nous avons le sentiment que ce dispositif, c’est finalement une mis- sion de médiation » . Le principal, François Driay, souhaite déjà voir ce dispositif évoluer dès la ren- trée prochaine : « Nous pensons essayer d’intégrer le dispositif très en amont. Il faudrait peut-être aménager les emplois du temps par niveau. Par exem- ple, faire en sorte que les trois classes de 4 e terminent un soir à 16h et dégager également du temps aux professeurs de 16h à 17h pour « devoirs faits ». C’est en réflexion. En même temps, nous ne som- mes pas persuadés qu’en fin de journée ce soit le meilleur moment pour que les élèves se concentrent. Donc nous réflé- chissons aussi à faire plutôt un accueil le matin de 8h30 à 9h15 par exemple. C’est encore à inventer » . « Devoirs faits » pourrait, selon une annonce du ministre, Jean-Michel Blanquer, être étendu à la rentrée 2019 aux écoles élémentaires. n EDUCATION VIE SCOLAIRE numéro 399 - Janvier-février 2018 - www.peep.asso.fr 6 DES AIDES À NE PAS CONFONDRE ! Attention à ne pas confondre « Devoirs faits » avec l’accompagnement personnalisé au collège. Au départ réservé aux 6 e , il a été étendu à la rentrée 2016 à tous les élèves, qu’ils rencontrent ou non des difficultés scolaires. Ainsi, chaque semaine, sur le temps de classe, trois heures d’accompagnement personnalisé sont consacrées aux 6 e et deux heures pour les autres niveaux. Au collège Simon Veil à Montpellier, comme ailleurs, ces heures sont encadrées par des enseignants. « Il s’agit d’aider des élèves sur le plan de la compré- hension d’une leçon. On est plus proche de la péda- gogie que de la réalisation des devoirs. Par exem- ple, pour des élèves en difficulté en français, le pro- fesseur peut renforcer les connaissances en petits groupes » . Pour l’encadrement, les collèges peuvent faire appel soit aux enseignants volontaires, rémunérés en heures supplémentaires, soit aux conseillers principaux d’éducation (CPE), soit à des jeunes en service civique.

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