VDP 399

Depuis le 1 er janvier, 11 vaccins sont désormais obligatoires, dont huit supplémentaires chez le nourrisson. Cette mesure fait l’objet de controverses. Retour sur ce nouveau calendrier vaccinal et son intérêt pour la santé de tous ! MAGAZINE SANTÉ numéro 399 - Janvier-février 2018 - www.peep.asso.fr 30 De nouveaux vac- cins obligatoires L e 27 octobre 2017, l’Assemblée nationale a approuvé l’élargisse- ment de l’obligation vaccinale à huit vaccinations supplémentaires chez le nourrisson. Avec ce nouveau ca- lendrier vaccinal, obligatoire au 1 er jan- vier 2018, le tout-petit devra être vacciné avant ses 2 ans contre le méningocoque de type C, le pneumocoque, l’hépatite B ainsi que contre la coqueluche, la rou- geole, les oreillons, la rubéole (ROR) et la bactérie Haemophilus influenzae de type b. Une obligation qui a rapidement déclen- ché une polémique : un collectif de mé- decins généralistes a publié une lettre ou- verte affirmant que les vaccins contre le méningocoque, de type C, le pneumo- coque et l’hépatite B – passés du statut recommandés à obligatoires – « ne rem- plissent pas les conditions pour représen- ter un apport de santé publique justifiant l’obligation et les sanctions lourdes impo- sées aux parents » . Pour le Dr Daniel Lévy- Brul, épidémiologiste à Santé publique France, cette mesure était pourtant indis- pensable : « L’objectif de cette mesure est de protéger la santé de tous les en- fants et de lutter contre les épidémies qui réapparaissent en France, notamment en raison d’une couverture vaccinale in- suffisante chez les bébés de moins de dix- huit mois » . Se protéger et protéger ceux qui nous entourent L’épidémiologiste cite à titre d’exemple, l’épidémie récente de rougeole entre 2008 et 2014, avec plus de 23 000 cas dé- clarés en France, plus de 30 encéphalites et plus de 10 décès, liée à l’insuffisance de la couverture vaccinale pour cette maladie. Et si la série des vaccins com- mence à 2 mois, c’est que les maladies sont plus mortelles chez les nourrissons, à l’instar de la coqueluche, qui peut être très grave et entraîner une asphyxie tout- petit, alors que chez l’adulte, elle se ma- nifeste par une toux persistante. C’est pourquoi on recommande désormais aussi à l’entourage du nourrisson de se faire vacciner dès sa naissance. Si les premiers mois sont ponctués de ren- dez-vous pour respecter ce calendrier vaccinal, une seule injection permet dés- ormais de protéger contre 6 maladies, évitant ainsi de multiplier les piqûres. C’est le cas de la vaccination contre l’hépatite B, désormais couplée avec le vaccin hexavalent (DT Polio, coqueluche et hae- mophilus influenzae b). Si l’on attend l’adolescence voire l’âge adulte, plu- sieurs doses seront nécessaires. Rappelons que les vaccinations obligatoi- res sont exigibles pour l’entrée en collecti- vité (école, crèche, centre de vacances). Les décrets du projet de loi de finance- ment de la sécurité sociale 2018 n’étant pas encore parus, il faut attendre pour sa- voir si des exceptions seront possibles. Vous n’êtes pas à jour dans les vaccins de votre enfant ? Pas de panique, il n’est pas nécessaire de tout recommencer. Il suffit de reprendre la vaccination au stade où elle a été interrompue. Retrouvez le calendrier des vaccinations et toutes les réponses à vos questions sur vaccination-info-service.fr. n L’avis du pro Dr Daniel Lévy-Brul, épidémiologiste à Santé Publique France « L’adhésion à la vaccination n’est plus inconditionnelle » Comment sont perçus les vaccins par la population ? Aujourd’hui, l’adhésion systématique des Français à la vaccination de façon générale (tous les vaccins) n’est plus globale. Des questionnements s’expri- ment autour de certains vaccins et plus particulièrement sur la question des possibles effets indésirables. C’est le cas notamment du vaccin contre l’hépa- tite B, pour lequel le doute reste ancré dans la population, alors même que les études menées entre 1996 et 2004 ont conclu que cette vaccination n’augmen- tait pas le risque de sclérose en plaques. L’adhésion à la vaccination varie en fonction du vaccin, de l’âge, de la perception du risque de la maladie, de la connaissance de la maladie, du bénéfice-risque supposé du vaccin etc. Retrouvez l’intégralité de l’interview du Dr Daniel Lévy-Brul sur notre site www.lavoixdesparents.com.

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