VDP 399

Le 30 octobre dernier, vous avez participé à la présentation du Plan Etudiants (lire en encadré ci-dessous). Pourquoi un tel dis- positif ? Aujourd’hui, non seulement on tire au sort les bacheliers pour qu’ils entrent dans l’enseignement supérieur, mais en plus, on observe plus de 60 % d’échec en 1 re année de licence. Au- delà, seul un étudiant sur trois obtiendra sa licence en trois ans. Une des raisons principales à cette situation est le manque d’in- formation et d’orientation au lycée : aujourd’hui, près de la moitié des bacheliers demandent uniquement quatre men- tions de licences (PACES, droit, psychologie, STAPS), alors qu’il en existe 45. Nous avons eu, cette année encore, plus de 100 000 « réorientés », c’est-à-dire des jeunes qui ont voulu changer de filière dès la première année. La seconde raison, la plus injuste, c’est le système de tirage au sort qui prévalait sur la plateforme APB : cette année environ 66 000 jeunes ont été concernés par le tirage au sort à l’entrée de la licence publi- que de leur choix. Or, comment réussir dans une filière que l’on n’a pas choisie ? A l’aune de ces constats, nous avons engagé une grande concertation avec tous les acteurs de l’enseignement supé- rieur, dont la PEEP, dès le mois de juillet. Après des centaines d’heures de réunion, d’échanges, de propositions, nous avons présenté le Plan Etudiants, qui prévoit notamment la mise en place d’une nouvelle plateforme d’admission pour la rentrée 2018, un investissement fort dans l’orientation des lycéens, un meilleur accompagnement du lycée vers le supérieur et la mise en place de parcours personnalisés en licence. Entre temps, la CNIL, la Cour des Comptes et le Conseil d’Etat, ont condamné le fonctionnement d’APB et considéré le tirage au sort comme illégal. D’où la création de la plateforme Parcoursup… En quoi consiste-elle ? Cette plateforme, nous avons souhaité qu’elle ne soit pas uni- quement un moyen déshumanisé de formuler des vœux, mais qu’elle puisse devenir aussi un véritable outil d’information et d’orientation. Désormais, les formations afficheront sur la plate- forme toutes les informations disponibles : leurs taux de réussite, leurs taux d’insertion professionnelle, la composition des ensei- gnements, et les « attendus », c’est-à-dire les compétences et les connaissances qui sont attendues par les professeurs de ces formations pour que les étudiants puissent y réussir. Toutes ces informations sont indispensables aux bacheliers pour qu’ils puis- sent formuler des vœux éclairés et se projeter en toute confiance dans leurs études. Pour les accompagner dans cette nouvelle démarche, nous avons également décidé de dédoubler les professeurs principaux au lycée, de créer une deuxième semaine de l’orientation, et, dès janvier prochain, des « étudiants ambassadeurs » seront à la disposition des lycéens. Le second objectif qui nous a guidés dans la construction de Parcoursup, c’est éviter les orientations par défaut : sur APB, lorsque vous aviez obtenu l’un de vos choix, tous les autres vœux disparaissaient ; les lycéens ne pouvaient donc plus reve- nir en arrière. Sur Parcoursup, les lycéens pourront formuler jusqu’à 10 vœux, qui n’ont plus besoin d’être hiérarchisés : c’est le lycéen qui hiérarchisera ses vœux au fur et à mesure qu’il numéro 399 - Janvier-février 2018 - www.peep.asso.fr 24 Grand Témoin Frédérique Vidal, ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherc « bien s’orienter, c’est aussi ne pas Dès 2018, les élèves de terminale vont bénéficier de deux « semaines de l’orientation » au cours de l’année. Ces périodes mettront l’accent sur le dialogue avec l’équipe pédagogique et l’acquisition de connaissances sur les métiers et les études supérieures. Cette mesure s’inscrit dans le cadre du Plan Etudiant. Annoncé par le gouvernement en octobre dernier, il vise à améliorer l’orientation des futurs bacheliers. Autre nouveauté : la mise en place d’un duo de professeurs principaux dans toutes les classes de terminale. L’objectif ? Répondre aux questions de l’élève et l’aiguiller vers les bons choix selon son profil. Un travail complémentaire de celui du psy-EN, en somme. « Le ministère de l’Education nationale met de plus en plus l’accent sur les compétences partagées avec les enseignants et notamment les professeurs principaux. En tant que psy-EN, nous allons avoir un rôle technique auprès des enseignants et être mis à contribution pour les former. Il s’agit de fournir une base fondamentale de l’information à l’orientation, pour éviter de donner des renseignements erronés ou des informations stéréotypées et datées. Il s’agit de revenir sur les différentes formations post-bac, sur la différence, très basique, entre un BTS et un DUT, de mettre en avant les secteurs qui recrutent, etc. » , détaille Isabelle Dulaurier, directrice du CIO de Tarbes. Les professeurs seront ainsi de plus en plus investis dans le travail d’orientation de l’élève. Plan Etudiants : des terminales en pleine mutation

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