VDP 399

numéro 399 - Janvier-février 2018 - www.peep.asso.fr 10 adjointe du prescrit d’Hachette Education, l’idéal est de l’utiliser en com- plément du manuel imprimé. « Le numé- rique permet d’accéder à de nouvelles ressources, mais le manuel imprimé demeure important car il favorise la concentration, assure-t-elle. Cette com- plémentarité donne aussi la possibilité aux élèves de laisser leur manuel imprimé en classe ou à la maison, ce qui permet d’alléger le poids du cartable ». Il faut également que chaque ensei- gnant choisisse le manuel qui sera le plus adapté à ses besoins car, comme les manuels classiques, tous les manuels numériques ne se valent pas. En fonction de l’éditeur, le nombre et la qualité des ressources proposées peuvent varier considérablement. L’interface non plus n’est pas forcément identique. Chez Hachette Education, par exemple, les contenus apparaissent sur des pages vir- tuelles que l’élève peut feuilleter comme il le ferait avec un manuel papier. « Cette présentation permet aux enseignants et aux élèves de mieux se repérer » , justifie Estelle Dubernard. Chez Lelivrescolaire, au contraire, on a fait le choix de placer les contenus les uns en dessous des autres de manière à faciliter la lecture à l’écran. Le fait qu’un manuel numérique puisse être accessible directement depuis l’Espace numérique de travail (ENT) des élèves constitue aussi un avan- tage de taille. Enfin, la question budgétaire est cen- trale. D’un éditeur à l’autre, les prix sont très variables et la note peut vite s’éle- ver. Chez Hachette Education, il faut ajouter 6 à 7 euros par élève pour qu’une classe disposant du manuel papier puisse également accéder à sa version numérique. Un enseignant peut néanmoins bénéficier gratuitement de la version numérique d’un manuel papier acheté pour sa classe et projeter au tableau les ressources qu’il contient. Lelivrescolaire a une approche complè- tement différente. Chez cet éditeur, l’accès à toutes les ressources des manuels est entièrement gratuit pour les élèves et leurs professeurs, mais les ensei- gnants qui le souhaitent peuvent sous- crire à une version Premium qui leur per- met de bénéficier de certains services complémentaires, comme par exemple la possibilité de se servir du manuel numérique pour communiquer avec leurs élèves ou le fait de pouvoir utiliser le manuel sans être connecté à Internet. Encore des défis à relever Si l’on veut que dans les années qui vien- nent, les manuels numériques s’imposent encore plus dans les salles de classes, il faut avant tout que l’équipement tech- nique des établissements se poursuive. Trop d’écoles ne disposent pas encore d’un accès à Internet, de vidéoprojec- teurs et de tableaux interactifs dans tou- tes les classes. Or, cet équipement est indispensable pour profiter de tout ce que peuvent apporter ces manuels. Il faut enfin que les enseignants soient mieux formés à ces nouveaux outils. Si des initiatives intéressantes ont vu le jour ces dernières années, encore trop peu d’enseignants se sentent à l’aise avec les nouvelles technologies. La générali- sation des manuels numériques passe pourtant par là. n CB EDUCATION VIE SCOLAIRE Un des freins du développement de l’utilisation du numérique : l’équipement ; trop d’écoles ne disposent pas encore d’un accès à Internet avec un débit suffisant, de vidéoprojecteurs, de tableaux interactifs dans toutes les classes, etc. Si les collèges et des lycées de France sont plutôt bien équipés en matériel numérique, les écoles primaires, qui dépendent des communes, sont encore loin du compte. Selon le tableau de bord du numérique pour l’Education, en 2016, les écoles élémentaires dispo- saient en moyenne d’un ordinateur pour 8,3 élèves. La même année, ce taux était d’un ordinateur pour 4 col- légiens et d’un pour 2,6 lycéens d’enseignement géné- ral et technologique (LEGT). Dans le même temps, les écoles élémentaires ne disposaient que de 10 tableaux numériques interactifs (TNI) et autant de vidéopro- jecteurs pour 1 000 élèves, contre respectivement 17 TNI et 38 vidéoprojecteurs au collège. La connexion Internet aussi fait le grand écart en fonction du niveau d’enseignement. Seulement 31 % des écoles de l’élé- mentaire disposaient d’un accès à Internet supérieur à 2 mégabits/seconde, contre 85 % des collèges et 93 % des lycées et seule la moitié des écoles maternelles et 7 écoles élémentaires sur 10 recevaient Internet dans au moins la moitié de leurs classes. Du retard en primaire

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