VDP 398

numéro 398 - Novembre-décembre 2017 - www.peep.asso.fr 32 MAGAZINE EN FAMILLE «I l ne faut pas être normatif, d’au- tant qu’il est délicat de recom- mander un montant, qui sera jugé ridiculement faible pour certains, beaucoup trop élevé pour d’au- tres » , conseille Pascale Micoleau-Marcel, déléguée générale de l’IEFP (Institut pour l’éducation financière du public) pour qui l’argent de poche n’est « pas un gros mot ! » . « Donner de l’argent n’est jamais une obligation, l’enfant ne doit pas le considérer comme un dû » , ajoute le pé- dopsychiatre Stéphane Clerget. Et en la matière, les habitudes varient selon les pays. Si en Europe du Nord, Allemagne, Autriche, Danemark (…) les enfants reçoi- vent très tôt de l’argent de poche, en Eu- rope du Sud (Italie, Espagne) les dons se font lors d’occasions très spéciales. En France, si les trois quarts des parents sont favorables au principe, selon une ré- cente étude réalisée par Opinionway pour Fortuneo, près de la moitié des Fran- çais (43 %) donnent de l’argent de poche à leurs enfants. Selon cette même étude, ils octroient 47 euros par mois en moyenne. « Ce montant n’est pas signifi- catif, car il y a une grande diversité selon l’âge de l’enfant…et ce que les parents lui demandent d’acheter avec » , estime Stéphane Clerget. En effet, certains pa- rents d’ados laissent une somme plus im- portante, à charge pour ces derniers d’acheter vêtements et fournitures, par exemple. A chaque âge son argent de poche Donner ou non est une question propre à chaque famille, qui dépend de ses princi- pes éducatifs, de ses moyens… et de l’âge de l’enfant. « Il est intéressant de commencer quand l’enfant commence à compter. A partir de 4 ans, il peut avoir son petit porte-monnaie. Cela lui apprend à comprendre cet outil d’échange et les mécanismes d’achat. C’est de l’initiation à la gestion de budget » , conseille le psy- chiatre. Pour la déléguée générale de l’IEFP, on peut attendre : « avant 7-8 ans, l’enfant aime autant faire du troc, une carte Pokemon contre une bille. Mais après, l’argent peut lui montrer le carac- tère universel de cette monnaie d’échange et lui apprendre à gérer un petit pécule » . Dans la pratique, le passage au collège est souvent un moment-clé. Nolwenn a commencé à donner 2 euros par se- maine à son fils Arthur à son entrée en 6 e . « Pour plus d’équité, j’ai décidé de don- Nos enfa Si parler de son salaire reste difficile en France, l’argent de poche n’est pas une question taboue. Mais faut-il donner de l’argent de poche à ses enfants ? Et si oui, à partir de quel âge, et combien, à quelle fréquence ? Enfin, ce geste parti- cipe-t-il à son éducation ? Donner ou non est une question propre à chaque famille, qui dépend de ses principes éducatifs, de ses moyens… et, bien sûr, de l’âge de l’enfant ! Vers l’indépendance financière : premiers comptes et carte bancaires « Aucun intérêt avant l’âge de 12 ans de posséder une carte bancaire : il faut rester dans le concret des pièces et des billets » , conseille Stéphane Clerget. Mais lorsque l’enfant devient adolescent, ses besoins changent et il est peut être judicieux d’ouvrir un livret Jeune. Ce produit d’épargne, accessible à partir de 12 ans, que la plupart des banques couplent avec une carte de retrait, peut être utilisé comme un premier compte, rémunéré, dans la limite de 1 600 euros. A l’âge du lycée, dès 16 ans, on peut envisager l’ouverture d’un compte courant au nom du jeune, sur lequel il est facile de garder la main tant qu’il n’est pas majeur. Vous aurez toujours le choix entre une simple carte de retrait ou une carte de paiement. Les banques rivalisent d’ingéniosité pour proposer à la fois des solutions sécurisantes, à frais réduits (voire gratui- tes comme Freasy du Crédit agricole) tout en étant attractives pour les jeunes : réductions au cinéma, mat- ches sportifs... De son côté, la Société générale propose une carte de retrait qui se bloque dès lors que le solde devient débiteur. Rassurant pour les parents !

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