VDP 398

Les années passent et les enfants dorment de moins en moins. Fatigués, ce sont leurs résultats scolaires qu’ils mettent en jeu. Pour leur assurer des nuits réparatrices, veillez à respecter quelques principes. MAGAZINE SANTÉ numéro 398 - Novembre-décembre 2017 - www.peep.asso.fr 30 Veillez à leur sommeil L e constat a de quoi être préoc- cupant : en 15 ans, les enfants âgés de 5 et 6 ans ont perdu 20 minutes de sommeil par nuit. Ce chiffre, révélé dans l’édition du 15 sep- tembre 2017 du Parisien – Aujourd’hui en France, fait référence aux récents tra- vaux de trois chercheurs des universités de Tours et d’Orléans. Missionnés en 2016 par le ministère de l'Education nationale, ils devaient évaluer les effets des nou- veaux rythmes scolaires. La cause de cet appauvrissement du sommeil selon eux ? Des parents qui méconnaissent les be- soins réels de leurs enfants. « De nom- breuses études veulent définir la quantité de sommeil exacte pour chaque enfant selon son âge. Or, c’est trompeur, car il faut prendre en compte une variabilité individuelle qui peut être parfois impor- tante. Certains enfants abandonnent tôt la sieste, pour d’autres elle est encore né- cessaire parce qu’ils sont de gros dor- meurs. Les parents doi- vent observer les besoins de leurs enfants, en fonction de leur person- nalité et de leurs activités » , conseille le docteur Marie-Françoise Vecchierini, neuro-psychiatre spécialiste du sommeil de l'enfant, membre du bureau de l'INSV (Institut national du sommeil et de la vigi- lance). Pour la spécialiste, en dehors de la quan- tité de sommeil, ce qui compte, c’est la régularité des horaires : « il faut arrêter de jouer au yo-yo avec les heures de cou- cher, que ce soit la semaine ou les week- ends. L’heure du lever est importante également. Un adolescent qui se lève à 14 h verra son rythme de la journée tota- lement déséquilibré » , indique-t-elle. L’importance des rituels Le sommeil, c’est donc avant tout une histoire de rituels… et de règles de bon sens. Si l’enfant a du mal à s’endormir, mieux vaut privilégier les activités calmes après l’école : dessin, coloriage, lecture, etc. L’alimentation aussi joue un rôle-clé sur la qualité du sommeil : les sodas, enri- chis en caféine, sont à proscrire, au même titre que les aliments gras et trop sucrés durant le dîner. Ce dernier doit être pris si possible aux alentours de 19 h, pour laisser le temps à l’enfant de digé- rer avant de s’endormir. Autre détail, la température de la chambre doit se si- tuer entre 18°C et 20°C. Si l’air est trop sec, placez un humidificateur. Enfin, au moment du coucher des plus jeunes, créez un moment propice à la relaxation : une lumière tamisée, une his- toire et l’enfant rejoindra les bras de Morphée en toute quiétude. n Arnault Pfersdorff, pédiatre et fondateur du site www.pediatre-online.fr « Les écrans sont une véritable catastrophe. Télévision, ordinateur, smartphones ou tablettes sont à bannir le soir ! Laisser un enfant devant un écran crée une stimulation de la rétine, avec sécrétion d’hormones comme la dopamine. Le cerveau et l’entrée dans le sommeil s’en trouvent perturbés. Et chez les adolescents, sur lesquels l’ampleur du phénomène est encore plus importante, c’est pire. Souvent les parents craquent et laissent leur enfant utiliser son appareil. Or, le jeune lui ne se rend pas compte du temps passé devant l’écran et, par conséquent, de son effet néfaste sur le sommeil. Les parents ont donc un rôle important à jouer dans la gestion des écrans. » « De l’effet néfaste des écrans sur leur sommeil » Assurer le bon sommeil des enfants, c’est avant tout une histoire de rituels… et de règles de bon sens !

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