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besoins éducatifs spécifiques plus accidentés, les propositions de réorientation étant plus fréquentes dans le second degré. Une scolarisation possible dès le plus jeune âge Mais de manière générale, les efforts sont louables et ce, notamment grâce à la loi du 11 février 2005 « pour l’égalité des droits et des chances, la participa- tion et la citoyenneté des personnes handicapées ». Véritable accélé- rateur de la scolarisation des enfants handicapés, elle renforce toutes les actions en sa faveur. Ainsi, dès l’âge de 3 ans, à la demande des familles, les enfants en situation de handicap peuvent être scolarisés à l’école mater- nelle. C’est ce qui s’est passé pour Maël, dont l’autisme a été diag- nostiqué à l’âge de 2 ans. Soutenus par leur pédopsychiatre, les parents du petit garçon optent pour une scolarisation ordinaire. « Maël présente un autisme de haut niveau, ses fonctions intellectuelles ne sont pas altérées, au contraire. Il est donc normal qu’il suive le même pro- gramme que les autres élèves. Pour faci- liter son intégration, nous bénéficions de la présence d’une auxiliaire de vie sco- laire à mi-temps, qui l’aide notamment pour l’apprentissage du graphisme » , partage Isabelle, la mère de Maël. Une aide précieuse, donc, qui entre dans le cadre d’un protocole spécifique. Les familles qui souhaitent faire bénéfi- cier leur enfant d’un accompagnement doivent saisir la Maison départementale des personnes handicapées (MDPH) de leur lieu de résidence. La MDPH détermi- nera alors un parcours de formation adapté aux besoins de l’enfant, dans le cadre d’un Plan Personnalisé de Compensation (PPC). Et ce PPC intègre un volet propre à la scolarité de l’enfant, le Projet Personnalisé de Scolarisation (PPS). Validé par la CDAPH (Commission des droits et de l'autonomie des personnes handicapées), il précise les actions pédagogiques, psycholo- giques, éducatives, sociales, médicales et paramédicales nécessaires au bien-être de l’en- fant. Le tout est réuni dans un document, le « GEVA-Sco », régu- lièrement réajusté en fonction d’une éventuelle évolution de la EDUCATION VIE SCOLAIRE (suite page 10) www.peep.asso.fr - numéro 397 - Août-septembre-octobre 2017 9 Elora a 10 ans, elle est en CM1. Il y a deux ans, elle a été diagnostiquée comme atteinte du syndrome de Gilles de la Tourette, une maladie qui se caractérise par des accès de comportements physiques et verbaux. Pourtant, Elora se contient chaque jour d’école pour ne pas perturber la classe ni les autres élèves. En revanche, elle « explose » littéralement dès sa sortie de l’école. Pour sa mère, Julie Kameni, cette attitude n’aide pas sa fille : « cela est très dur pour elle car non seulement elle doit fournir un gros effort pour son travail en classe, mais en plus, elle se concentre pour ne pas faire de crises. Au final, elle rentre exténuée à la maison et ne parvient pas à faire ses devoirs. Apprendre quelques lignes d’un poème demande alors des heures de travail » , explique la mère de famille. Même si l’enseignante adapte la quantité de travail à Elora (elle ne lui en fournit que les deux tiers en comparaison aux autres élèves), cet aménagement est insuffisant aux yeux des parents. INDIFFÉRENCE « Mes demandes d’accompagnement se sont heurtées à un mur, même si nous sommes soutenus par un inspecteur académique qui m’a conseillé de favoriser le travail sur ordinateur. La maîtrise de l’écriture reste un exercice difficile pour Elora » , déplore Julie. La cause de cette indifférence selon elle ? Une méconnaissance de la maladie de la part de l’équipe enseignante et du corps médical de l’école. Pour Julie, la clé d’un meilleur soutien réside dans la formation des enseignants, mais aussi du médecin et de l’infirmière scolaire. En comprenant mieux les maux d’Elora, ils pourront alors mieux l’accompagner dans sa scolarité. « Mieux formés, les enseignants pourraient mieux comprendre la maladie de ma fille » Julie Kameni, maman d’Elora, 10 ans La scolarisation des enfants handicapés est plus déve- loppée en primaire qu’au collège et au lycée.

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