VDP-397

EDUCATION ZOOM e alternative à l’école pecter une certaine procédure. Avant chaque rentrée scolaire, elles doivent déclarer au maire de leur commune et à leur académie que l'instruction sera donnée dans la famille. Elles n'ont pas à fournir les motifs de leur décision, mais si elles ne transmettent pas cette déclara- tion, elles s’exposent à une amende de 1 500 euros. La déclaration enregistrée, le maire mène une enquête sur l'enfant instruit dans sa famille, dès la première année. Cette enquête est renouvelée tous les deux ans, jusqu'aux 16 ans de l'enfant. Le contrôle pédagogique, lui, est assuré une fois par an par un inspecteur aca- démique qui vérifie que l’enfant reçoit bien une instruction et acquiert des connaissances. Il s'assure de la progres- sion de l'enfant, de sorte qu'il soit capa- ble de maîtriser l'ensemble des exigen- ces du socle commun à ses 16 ans. La famille ne peut pas s'opposer à ce contrôle pédagogique, au risque d’être signalée auprès du procureur de la République. Mais libre à elle de choisir les moyens et les méthodes pour attein- dre le niveau requis. « A cha- que visite de l’inspecteur, mes enfants n’ont pas à remplir des feuilles d’exercices. Ils montrent par eux-mêmes ce qu’ils ont fait durant un an, partagent leurs expériences, soulignent les sujets qu’ils ont appréciés, etc. » décrit Alix Delehelle, membre de l’asso- ciation LAIA et maman de deux enfants déscolarisés. Justement, en quoi consiste l’apprentissage de l’instruc- tion en famille ? www.peep.asso.fr - numéro 397 - Août-septembre-octobre 2017 13 (suite page 14) Des connaissances acquises en totale liberté A chaque famille sa méthode. Certaines ont recours à des cours par correspondance, utilisent des manuels Olivier Deshayes, inspecteur d'académie - inspecteur pédagogique régional à Besançon, chargé du contrôle de l'instruction à domicile Quel est le suivi de ces enfants instruits à la maison ? Doivent-ils participer à des examens, des contrôles ? Le suivi consiste en un contrôle tous les ans par des inspecteurs de l'Éducation nationale. Il n'existe pas d'examens obligatoires : le diplôme national du Brevet et le baccalauréat peuvent être passés, ou non. En revanche, les élèves instruits dans la famille qui désirent entrer en seconde générale et technologique doivent passer un examen (organisé par les DSDEN). Cet examen permet de vérifier s'ils ont acquis le niveau requis du socle commun de connaissances, de compétences et de culture. Cet examen porte sur deux disciplines seulement : les mathématiques et le français. Comment “vérifier” leurs connaissances acquises ? La vérification porte sur les connaissances et les compétences suivant la progression définie en fonction de la méthode pédagogique retenue par les parents ou les éducateurs. L'important est que l'élève, à ses 16 ans, ait maîtrisé l'ensemble des exigences du socle commun. Dans quels cas choisir de rescolariser l'élève ? Il y a deux possibilités. La première : ce choix de rescolarisation dépend de facteurs inhérents aux éducateurs. Le manque de socialisation, la perte de repères sociaux peuvent amener les parents à rescolariser leurs enfants. La seconde : du point de vue de l'Education nationale, s'il est constaté que la progression mise en œuvre ne peut pas faire acquérir aux élèves le socle commun, il est dans un premier temps demandé aux parents de revoir leur approche pédagogique en vue de cette acquisition. Après un second contrôle non satisfaisant, l'inspecteur académique peut demander la rescolarisation de l'enfant. « L'important : que l'élève, à ses 16 ans, ait maîtrisé l'ensemble des exigences du socle commun »

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