Reflexion Familles-Ecole 3

72 N°3 REVUE COMITÉ DE RÉFLEXION FAMILLES/ÉCOLE • 52 % appartenaient déjà à la délinquance • 1/4 des hommes et 1/3 des femmes sont des convertis • 7 % sont effectivement partis. LES PROFILS DES JEUNES RADICALISÉS Le sociologue Khosrokhavar distingue deux profils de jeunes radica- lisés. Le premier, image classique du djihadiste véhiculé par les médias, est un « jeune de banlieue qui est passé par les étapes suivantes : déviance, prison, sortie de prison, récidive, participation à des tra- fics, illumination mystique qui fait d’eux des sortes de musulmans born again, voyage initiatique dans des pays où sévissent des formes de djihadisme, retour en Europe, accomplissement d’un certain nom- bre d’actes violents sur les citoyens ». Le chercheur précise que leur famille, « sans être nécessairement désislamisée est souvent enfer- mée dans une forme de religiosité qui n’a rien à voir avec le djiha- disme ». La haine constitue leur moteur d’action : « L’élément fon- damental est leur sentiment d’être des victimes, d’être exclus de la société, du travail et de la dignité. Ils éprouvent une haine inextingui- ble à l’égard des ‘autres’, qui se focalise, souvent de manière indis- tincte, sur tous ceux qui ont une forme de vie citoyenne et profes- sionnelle normale, et qui leur renvoient l’image de leur propre indi- gnité, y compris les personnes d’origine maghrébine qui ont réussi ». Depuis 2013, la guerre civile en Syrie a fait émerger un nouveau type de djihadiste, issu des classes moyennes. « Leur profil anthropologi- que, leur subjectivité, leur façon de concevoir les choses et la forme que prend leur expression de soi sont totalement différentes de cel- les des jeunes des banlieues : ils ont non pas une haine ou une men- talité agnostique à l’égard de la société, mais plutôt le sentiment d’une profonde injustice. » Les prédateurs de Daech les recrutent en jouant sur la fibre humanitaire : aller prendre soin des enfants

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