Reflexion Familles-Ecole 3

65 « RAPPROCHER L’ÉCOLE DE TOUTES LES FAMILLES » Corinne OTTOMANI-CROC Enseignante depuis 1978, en collège puis en lycée, j'ai toujours été très sensible au bien-être de mes élèves. Sans réelle formation ini- tiale, puisque j'ai démarré comme maître auxiliaire, il m'a semblé évident que l'attention, le respect que je portais à mes élèves étaient essentiels dans mon métier. La bonne entente entre eux et moi, la bonne humeur des uns et des autres, le fait qu'ils aient envie de rentrer en cours de mathématiques ont toujours été pour moi une priorité. J'ai toujours entendu tout au long de ma carrière des réflexions venant d'autres collègues du style "les élèves n'ont pas à être heureux en classe, ils sont là pour recevoir notre enseignement et pour tra- vailler", "je ne suis pas animateur de jeunes" ou pire, "je n'ai pas besoin d'aimer mes élèves, ni d'être aimé, je veux qu'ils se taisent et qu'ils fassent leur job d'élève". Moi aussi je voulais qu'ils se taisent et qu'ils fassent leur job d'élève mais en étant "à l'aise" dans leur rôle d'élève. Mais voilà, la vision que j'avais du bien-être de mes élèves et leur res- senti étaient bien éloignés l'un de l'autre et l'évaluation telle que je la pratiquais en toute bonne foi, sûre de mes pratiques ancestrales que je pensais bonnes, vu que cela avait toujours fonctionné ainsi, leur posait un sérieux problème. Et à moi aussi ! Pour être honnête, je sentais que quelque chose "clochait". Le moment où je rendais les notes était terriblement angoissant pour moi dès que je rendais une notre très très basse. J'ai toujours détesté mettre des mauvaises notes mais j’ai toujours pensé que c'était inévitable. J'ai été victime de ce qu'André Antibi appelle dans un de ses livres, "mettre une mau- Professeur de mathématiques en lycée, première expérimentatrice du système EPCC (Evaluation par contrat de confiance) dès 2005

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