Reflexion Familles-Ecole 3

28 N°3 REVUE COMITÉ DE RÉFLEXION FAMILLES/ÉCOLE Sous l’angle apparemment anodin d’une « liberté de recruter », on entend de nouveau le refrain des partisans d’une sélection à l’entrée du premier cycle universitaire. Il s’agirait pour eux de trier parmi les bacheliers en mettant en adéquation leurs aptitudes avec les prére- quis du cursus visé. Mais le fil rouge de leur propos relève plutôt d’un choix de société clivée. SÉLECTION À L’ENTRÉE OU PARCOURS DIVERSIFIÉS Cette vision restrictive est une impasse à plusieurs égards. Elle aggrave l’exclu- sion sociale en surdéterminant la pré- diction d’un échec des plus défavorisés, alors que des équipes pédagogiques de Licence sont engagées dans des démar- ches alternatives pour les faire réussir. Elle tourne le dos à l’avenir en mécon- naissant le retard de la France dans le flux de diplômés post-bac. Pour mémoire, la Loi dite Fillon de 2005 avait formulé l’objectif de conduire 50 % Gérard LAUTON ACCUEILLIR ET FAIRE RÉUSSIR LES BACHELIERS DES DIVERSES SÉRIES EST UN OBJECTIF D’INTÉRÊT GÉNÉRAL. Selon l’idéologie malthusienne bien connue, il faudrait faire rimer qualité avec rareté, généraliser les quotas d’admission dans les cursus, subordonner l’admission du candidat à sa conformité à un unique profil. Cet ostracisme social va de pair avec une hiérarchie normative qui exalte la voie générale en reléguant à la périphérie les voies technologique et professionnelle. Maître de conférences honoraire à l’UPEC [1]

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