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Tics : faut-il s’inquiéter ?

Les troubles involontaires convulsifs (tics) handicapent le quotidien de 5 enfants sur 100. Allant du tic moteur simple à ceux qualifiés de complexes, ils peuvent justifier parfois le nom désormais connu de Syndrome Gilles de la Tourette (SGT), forme la plus spectaculaire et la plus grave.

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Clignements soudains et répétitifs des yeux, séquences motrices plus ou moins complexes, imitations gestuelles, attouchements, vocalisations, les tics se présentent sous des formes extrêmement variables. Pour les fréquentes, notons ceux situés au niveau de la face et des membres supérieurs comme le clignement des yeux, le haussement des épaules ou encore renverser le cou en arrière. Ces fragments de comportements normaux qui apparaissent en dehors de leur contexte habituel sont fréquents surtout chez l’enfant. Ils démarrent assez tôt vers 6-7 ans et connaissent un pic d’intensité vers 10-12 ans qui correspondrait au changement de maturation cérébrale.
Une des caractéristiques des tics est leur suggestibilité et leur suppression possible sous l’effet de la volonté. Le plus souvent, les patients peuvent les contrôler sur des périodes de temps plus ou moins longues. Paradoxalement, les enfants et adolescents souffrant de tics arrivent à les contrôler en milieu scolaire voire même en consultation mais cela leur demande beaucoup d’efforts. Et ce processus de contrôle s’accompagne d’une tension interne qui aboutit à un effet rebond en intercours ou de retour à la maison.
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Des antécédents dans la famille ?
Si des éléments laissent à penser que les tics pourraient être en rapport avec un dysfonctionnement de certaines régions profondes du cerveau (ganglions de la base), l’origine du SGT, associant tics moteurs et sonores, n’est pas connue. Certains facteurs prédisposant prénataux, périnataux, ou génétiques ayant été mis en évidence, la question des antécédents de tics dans la famille (père, cousin, mère, frère, sœur etc.) est systématiquement posée en consultation. Côté traitement, il n’intervient que quand il y a un vrai retentissement sur le plan social, scolaire et émotionnel. Si des aides psychothérapiques fonctionnent bien grâce à des thérapies cognitives et comportementales (TCC) qui ont pour but le contrôle par l’enfant de ses tics, parfois elles se révèlent insuffisantes. Est alors proposé de manière associée un traitement  pharmacologique à base de neuroleptiques de nouvelle génération faiblement dosés et dont les effets secondaires sont limités.
En plus d’une gêne fonctionnelle, les enfants doivent souvent faire face à une marginalisation alors même qu’ils ont une intelligence normale, voire supérieure à la moyenne. Dans la majorité des cas, un maintien de l’enfant dans un schéma scolaire classique est recommandé, quitte à solliciter la présence d’un AVS (auxiliaire de vie scolaire).
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L’AVIS DU PRO

Docteur JP Rénéric, pédopsychiatre de la consultation multidisciplinaire « tics » au CHU de Bordeaux

« Si les tics sont fréquents chez l’enfant, il faut s’inquiéter surtout à partir du moment où il y a un retentissement, une gêne car la plupart d’entre eux sont très peu gênants et transitoires. Lorsque des tics phonatoires  apparaissent et que les tics moteurs sont très invalidants comme un besoin de se lever et de sauter sur place en classe, cela va retentir sur le fonctionnement social et scolaire de l’enfant. Mais, en règle générale, cela n’est pas le cas. Si le doute persiste pour les parents, la première chose à faire est de consulter son médecin généraliste qui orientera, le cas échéant, vers un spécialiste neurologue ou pédopsychiatre. A noter que le Centre de référence à Paris de la Pitié Salpêtrière coordonne les 11 centres de compétence répartis sur tout le territoire, dont Bordeaux fait partie. »

Réponse - “Tics : faut-il s’inquiéter ?”

  1. Le 3 septembre 2021 à 2 h 26 min Luc l a écrit #

    Bonjour j’aimerais savoir mont filleul à 6 ans y’a commencé en première année, j’ai remarqué qui fixait dès fois, sa dure alentour de 10 à 15 seconde la fois, j’aimerais savoir c’est quoi qui se passe, i prends des pompe pour son asthme merci

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